Les ventes de CD en chute libre

Je reprends intégralement le post de Techcrunch. Il est pertinent, clair et le paraphraser serait une perte de temps. Techcrunch.com n’a pas 330 000 lecteurs rien qu’en RSS pour rien…

Bonne nouvelle : les ventes de CD sont en chute de 20% depuis l’an dernier



Est ce que j’enfreins la loi en plaçant cette vidéo musicale trouvée sur YouTube? Ou est-ce que je sers la cause marketing du groupe Silversun Pickups et leur tournée musicale ? la réponse est les 2

Le Wall Street Journal note que les ventes de CD ont chuté de 20% comparé à l’an dernier la même semaine. Et cette chute amorcée il y a 7 ans ne semble pas sur le point de s’arrêter.

Et alors que la vente de musique légale sur internet augment de 50% par an, les revenus totaux de l’industrie sont en chute de 25% par rapport à l’an dernier

Plus vite les labels comprendront que les années de profits gras sont terminés, mieux ce sera pour eux, pour les artistes qu’ils représentent et pour nous leurs clients. Les ventes de musiques digitales ne compenseront pas les pertes de revenus. Et poursuivre en justice les utilisateurs ou faire fermer les sites d’échanges de fichier non plus. En fait rien ne peut désormais arrêter cette chute. Cette industrie, du point de vue des revenus, va continuer à se rétrécir

Le problème est que leur principal produit, la musique sur support enregistré, est produit avec un coût marginal nul. En fait c’est tellement bon marché que les consommateurs peuvent le faire eux même. Et c’est ce qu’il se passe. 1 milliard de titres sont téléchargés chaque moi, dans la grande majorité de manière illégale, sur les réseaux P2P

Et le prix marginal de la musique enregistrée continue de tendre vers zero, son prix naturel, ce qui veut dire que les groupes et artistes devront faire de l’argent ailleurs. Les concerts live deviendront de plus en plus populaires et deviendront la principale source de revenus pour bien des artistes. La musique enregistrée sera utilisée pour promouvoir ces évènements. Et les meilleurs artistes continueront de bien gagner leur vie comme cela. Et d’autres devront décider si l’amour pour l’art est suffisant pour les faire vivre.

Note d’Ouriel : je suis d’accord avec Michael sur un point. Le mode de consommation de la musique est en train de changer en profondeur et les tarifs pratiqués pour la vente de musique ne sont pas en rapport avec d’une part le cout de production mais surtout la valeur perçue par le consommateur moyen. Du coup c’est tout une logique économique qui est à revoir et de nouveaux modèles prometteurs et populaires (Amie Street par exemple ou l’accord Warner/DailyMotion ou encore SNOCAP) commencent à voir le jour et à être expérimentés.

Je ne crois que la valeur d’une chanson soit proche de zéro car il y a toujours un coût de production minimum et il est normal de marger sur son coût de production et de distribution. Mais je reconnais que les marges de cette industrie sont anormalement élevées. Et les labels et autres organisations devraient voir dans le déclin de la vente de CD un signal d’alarme les incitant à revoir en profondeur la manière dont ils gagnent de l’argent et tenter de mettre en place des modèles gagnants plutôt que d’essayer de faire fermer des sites musicaux près à coopérer avec eux.

Je vais plus loin que Michael sur les sources de revenus pour les artistes et pense qu’il existe bien d’autres sources qui n’ont pas été creusées autour de chaque artiste et qui pourraient représenter des sommes d’argent considérables. Prenons l’exemple des concerts Live, plusieurs sociétés passent des accords actuellement avec les labels, les organisateurs et les opérateurs mobiles pour retransmettre via paiement l’évènement sur votre portable. D’ailleurs les revenus issus de concert live sont en hausse. Certes c’est encore trop frais mais je crois en ces nouvelles formes de consommation où le consommateur sera près à payer et où la valeur perçue est immédiate

Le CD va-t-il disparaître? non. Mais quelque chose est en train de changer et cela devrait être une bonne nouvelle pour nous les consommateurs

(Via TechCrunch en français)

18 comments

  1. Hmmm… Sans vouloir remettre en cause la pertinence de TechCrunch, je trouve le papier un peu vain. Beaucoup d’approximations et de raccourcis. Je réagis en deuspi là, parce que pas trop le temps d’entrer dans les détails mais…

    Bon, déjà, le titre un peu provoc’ me fait bondir. Parce que bon, ça donne un peu l’impression d’un papier revanchard digne de Ratiatum un mauvais jour et franchement, ils nous avaient habitués à mieux. Mais bref, j’imagine que l’intérêt est d’attirer le lecteur, donc je ne m’étendrai pas…

    "Et alors que la vente de musique légale sur internet augment de 50% par an, les revenus totaux de l’industrie sont en chute de 25% par rapport à l’an dernier"
    -> l’industrie étant … ? Si on se limite aux majors, alors oui. Mais dans l’état actuel de mutation de l’industrie musicale, ça n’a pas grand intérêt de balancer ces chiffres là. Si TOUTE l’industrie était en chute, on ne verrait pas fleurir une tétrachiée de petits netlabels indépendants depuis 4 à 5 ans. Fleurir, mais surtout perdurer.

    "Les ventes de musiques digitales ne compenseront pas les pertes de revenus."
    -> cette phrase ne veut rien dire dès lors qu’on parle de labels exclusivement digitaux (en plein "boom" actuellement). Encore une fois, j’ai l’impression que l’article se limite à cibler les majors en oubliant tout ce qui gravite autour.

    "Les concerts live deviendront de plus en plus populaires et deviendront la principale source de revenus pour bien des artistes."
    -> c’est déjà le cas et depuis un bon moment (qu’il s’agisse de concerts ou de dj sets, source principale de revenus pour les artistes de la scène électronique).

    "Et les labels et autres organisations devraient voir dans le déclin de la vente de CD un signal d’alarme les incitant à revoir en profondeur la manière dont ils gagnent de l’argent et tenter de mettre en place des modèles gagnants plutôt que d’essayer de faire fermer des sites musicaux près à coopérer avec eux."
    -> encore une fois, c’est un argumentaire ultra-caricatural qui s’applique exclusivement aux majors. On n’a pas attendu TechCrunch pour réviser les business plans des labels et monter des structures viables pour tout le monde.

    "Le CD va-t-il disparaître? non. Mais quelque chose est en train de changer et cela devrait être une bonne nouvelle pour nous les consommateurs"
    -> je pense justement que si, le CD va disparaître, en tous cas en tant que support de vente. Par contre, il continuera d’exister
    comme support tout court, parce qu’il faut bien transporter ses MP3 quelque part et que le manque d’interopérabilité entre les différents modèles de baladeurs existant aujourd’hui empêche à ce support de prendre le pas.

    Bref, tout ça pour dire que pour le coup, TechCrunch nous présente une vision très étriquée du marché et oublie dans sa réflexion tout un pan de l’industrie qui, dans l’ombre, est entrain de redéfinir comment sera vendue la musique de demain.

    Pfiou, heureusement que j’ai fait ça en deuspi hein… :p

  2. J’ai pas envie de m’ettendre sur le sujet car on en parle reparle et rereparle sasn arret mais je trouve cette article plutot médiocre et les vues sur l’avenir totalement ‘débile’, ca ressemble plus à un article écrit par un geek que par un amoureux de la musique… enfin bref je vais pas aller plus loin sinon ca va m’agacer et je passe déjà une mauvaise journée autant ne pas en rajouter. Désolé pour la mauvaise humeur mais cette article a eu tendance à m’agacer un poil…

  3. Fask : puré heureusement que t’avais pas le temps. Mahahha :D

    Alors perso, je pense que JUSTEMENT, cet article est purement un truc business, ciblant les majors, et surtout aux US. Je vois pas pourquoi tu en doutes Fask. ;)
    Le boss de techcrunch US est loin d’être juste un geek déconnecté. C’est un business man avant tout, qui a laaaaaargement fait ses preuves. Je trouve dommage que personne ne puisse avancer de chiffres sur les netlabels, mais à part iTunes (amalgame, je sais…), je pense que c’est loin de compenser les pertes dues à la mutation du marché. Au final, le problème c’est qu’on en sait rien et que les majors passent surtout leur temps à jouer les Cosettes sans véritablement chercher de solution (à part rester crispés sur leur branche morte).
    PS : Fask, sans dec, le jour où l’audience des Netlabels explose, tu pourras nous payer des vacances à Bora Bora. :p

  4. Caf > il y a une marge entre être rentable et payer Bora Bora. S’il y a bien un point sur lequel je suis d’accord, c’est que l’âge d’or de l’industrie musicale, avec ses artistes en limo, avec putes et coke, c’est bel et bien fini. Ca ne veut pas dire pour autant que le business doit crever… ou devenir gratos. Il y a un juste milieu mais personne n’en parle. ;)

  5. c’est marrant mais j’avoue que j’ai quand même du mal à me dire que le support de vente qu’est le CD (ou quel qu’il soit s’il porte un autre nom, autre technologie) finisse par disparaître.
    j’ai toujours considéré l’oeuvre musicale d’un artiste, la sortie de sa nouvelle fournée, le design qui va autour, la cohérence de tout ceci comme un marqueur d’une époque ou d’un état d’esprit de l’artiste. à mes yeux cela me semble indispensable pour ne pas que la production musicale ressemble à un infâme gloubi-boulga discontinue sans cohérence, ni temps d’arrêts.
    alors peut-être est-ce ma vision étriquée et ma passion pour l’objet-disque qui me restreint mais j’ai du mal à voir comment le fait acheter un "paquet" de mp3 d’un artiste peut-être aussi jubilatoire qu’un album bichonné, avec une maquette et une charte graphique en adéquation avec le son, avec ses pistes superbes, moyennes et même ratées qu’on finit parfois par aimer (voire préférer aux autres)
    pour moi l’achat numérique risque de cantonner les ventes aux seuls "succès" et du coup les morceaux plus marginaux n’auront pas le droit de cité.
    dommage

  6. Ghad > "pour moi l’achat numérique risque de cantonner les ventes aux seuls "succès" et du coup les morceaux plus marginaux n’auront pas le droit de cité.
    dommage" -> je pense que c’est justement le contraire, le format numérique a ouvert les portes de l’industrie à toute une série d’artistes et de labels qui n’auraient probablement pas pu survivre dans la jungle musicale avant ça. L’effet pervers du système, c’est que pour le moment, TOUT LE MONDE crée son label. Forcément, il va y avoir une sélection naturelle à terme et tout ça va s’auto-réguler. Mais le vinyl est entrain de crever (enfin, disons certains), le CD en tant que support de vente va lui emboiter le pas, même si ce n’est pas pour tout de suite.

  7. Comme Ghadzoeux, j’aime bien aussi le support lui même, et je suis assez conservateur de ce point de vue là (je n’ai jamais acheté de fichier musical encore, et pour le moment j’ai pas l’intention de le faire).
    Mais je ne doute pas une seconde qu’il va évoluer.

    Cela dit, je crois que l’avenir passe par les labels indépendants des Majors, qui ont perdu de vue le but premier de leur business : trouver des artistes et les publier (comme avec les livres).

    Il me semble que c’est surtout cela qu’ils payent actuellement : leur politique uniquement marketing, et non plus tournée vers la musique elle même.
    Internet a mis cela en évidence je crois.

  8. c’est pour ça que je persiste à croire qu’à terme le support musical physique a quand même une chance

    maintenant, pour répondre à Faskil, j’avais même plutôt l’impression que le marché du vinyl connaissait un second souffle avec les DJs, le mix et tout ça
    j’en veux pour preuve la réédition de vieux albums en vinyls, et la persistance de sorties en vinyls pour les albums et les singles en Angleterre notamment.

  9. Ghad > le vinyl a eu son second souffle, c’est vrai. Mais avec la démocratisation des solutions de mix en digital (CDJ, Live et autres Final Scratch), le fait que ce mode de mix ne soit plus du tout mal perçu par les DJ et surtout le coût de production d’un skeud aujourd’hui, le vinyl n’en a plus pour longtemps.

  10. Ghad > ça m’a fait ça au début mais bon, on s’y fait… j’adore le vinyl, je kiffe l’objet et le son si particulier qui s’en dégage (dû à la compression particulière, différente de celle d’un CD)… mais il a fait son temps. Et puis bon, là c’est le DJ qui parle, si ça peut m’éviter à l’avenir de me balader avec deux sacs de 3 tonnes à chaque fois que je mixe quelque part, je signe tout de suite. ;)

  11. Euh, avant de dire que les labels indépendants et autres netlabels sont en plein booms, on pourrait savoir la part de l’industrie du disque ils représentent ? C’est facile d’avoir une croissance de 100% quand on vend 100 disques.
    Après, ben voilà quoi, une copie d’album (un album acheté à la fnac étant aussi une copie) ne vaut pas forcément beaucoup plus que le CD vierge et l’emballage.
    Pourquoi ne pas avoir un modèle comme celui des bouquins, avec des livres chers pendant quelques mois, puis leur passage en poche ?

  12. Article très intéressant. Merci pour ça. Merci aux commentaires qui sont également intéressant à lire. Et merci au lien Attali intéressant également ! Mais diable tout est intéressant ici ^^ !

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