Il y a bien 25 ans, au volant de mon AX en plastique certifiée “t’es mort au moindre choc”, j’étais retourné dans la résidence de mon enfance (à la louche, de 4 à 14 ans). La Castelleraie, 4 allées de maisons mitoyennes paumées dans les champs d’un bled qui s’appelle Les Clayes-sous-Bois. Autant vous dire que les champs ont depuis laissé la place à toujours plus de maisons et que le coin ne ressemble plus du tout à ce que j’ai connu. C’est ici qu’est née la passion que ne m’a jamais lâchée depuis bientôt 37 ans. Petite visite nostalgique sans prendre le volant, merci Street View.
À l’époque, j’ai passé beaucoup plus d’heures à poncer des jeux sur Vectrex qu’à faire mes devoirs. En 1983, ce n’était pas trop grave… C’était du reste la première machine que j’ai achetée comme un grand, du haut de mes 11 ans. Ensuite, j’ai eu un MSX Goldstar (pour les plus jeunes : Goldstar est depuis devenu LG), pas vraiment par choix, mais parce que mon père l’avait récupéré gratos via son boulot… Coup de bol, parce que ça aurait pu être un TO7 dégueulasse ! Via ce même boulot, j’ai aussi eu l’occasion de tester des choses plus rares dans l’hexagone, comme l’Entreprise 128 ( ou l’Oric Atmos, mais j’étais trop jeune pour comprendre ma « chance ». Surtout pour l’Entreprise 128, pas encore disponible à ce moment-là, et que j’ai connue sous le nom Elan. Cette machine a aussi failli s’appeler Samurai, Oscar ou encore… Flan. Ouch !
Toujours à la même époque, j’ai découvert l’Apple IIe chez un voisin, ingénieur chez Dassault. Il avait une extension incroyable pour moi à l’époque : un (double !) lecteur de disquette 5 1/4 ! Je n’avais jamais vu une disquette avant, mais j’avais déjà pigé que les K7 pour charger ses jeux, il fallait que ça disparaisse. Et vite.
Autour de chez moi, il y avait aussi du ZX Spectrum, du TI–99/4A, une Mattel Intellivision ou encore une ColecoVision. Avec mes voisins-potes, nous avions presque fait en sorte de ne pas avoir les mêmes machines pour tester le plus de jeux possible. On épluchait Tilt à la recherche des nouveautés et forcement, chacun argumentait que sa machine était la meilleure. Ma Vectrex n’avait pas besoin de la TV familiale, j’estimais gagner cette guerre sans avoir à bouger le petit doigt !



35 ans plus tard, les champs ont disparu, l’Arbre de Diane est cerné de grillages et mon magasin de jouets adoré est devenu une banque. Ce lieu de pèlerinage presque quotidien était la raison des détours que je faisais en rentrant de l’école, au lieu de passer par le Chemin des Eaux, qui – à ma grande surprise – existe toujours.
Comme StreetView est efficace, j’en profite pour continuer ma ballade de confinement… La tof ci-dessous, c’est l’année de notre déménagement. Maison paumée dans la pampa du Loir-et-Cher, perte des copains d’enfance, de ma mère qui pleure et du bus qui passe beaucoup trop tôt pour aller au collège. Le MSX m’a bien sauvé le moral à cette époque.

Le déménagement dans cette maison (ci-dessous) du bled voisin, à 5 min à pieds du collège, coïncidera avec ma découverte de l’Atari 520 ST (mon premier micro 16/32bit), et surtout – après une année douloureuse sans ordinateur pour cause de glande intense à l’école – de l’Amiga 500. Je pourrais tartiner des heures sur cette machine, mais je vais m’abstenir pour cette fois, ce post a déjà 2 ans de retard (cf. plus bas). La gamme Amiga est toujours ma préférée de l’Histoire. C’est aussi cette marque qui m’a fait comprendre que le meilleur produit ne gagne pas toujours…
C’est aussi ici que j’ai eu mon premier PC, surtout motivé par l’arrivée d’un certain Ultima Underworld… Il y a eu « quelques » heures à potasser les commandes du DOS qui remplaçait mon CLI adoré d’AmigaOS, comprendre que les cartes sonores PC populaires étaient immondes et découvrir l’univers frustrant, mais bien plus agréable à l’oreille de la Gravis Ultrasound (qui deviendra le sujet d’un de mes premiers articles payés) et du Roland MT-32 !

J’ai quitté cette maison en 92, pour m’installer à Paris pour des études en alternance (en informatique, évidemment), que j’ai royalement laissé tomber dès mes premières piges dans la presse spécialisée, en 1993… Un jour je trouverai le temps de numériser les clichés de l’époque. J’ai… quelques dossiers.

PS : j’avais préparé le draft de ce post le 31 mai 2018, avec les screenshots… À la base, pour consigner ces lignes dans Day One, avant de décider de partager ça avec vous. Cafzone mérite bien d’être arrosé, de temps en temps, d’une bonne grosse dose de nostalgie. Les posts de blogs à l’ancienne, ça fait du bien. Surtout confiné. Histoire de rentabiliser ce retard, je précise aussi que j’ai parlé « vieux ordis et c’était mieux avant » (non) dans ce podcast des Tauliers. Et d’autres trucs de la vie dans l’épisode 0 de Dans le Canap’.
Au fait : je n’ai jamais eu l’Amiga 3000 qui sert d’intro à cet article. Mais ça reste pour moi une machine mythique, aux lignes inégalées.

Merci pour ce post, ça rappelle de bons souvenirs. Moi j’étais plutôt Comodore 64 à l’époque ;-)
J’ai touché mon premier C64 au club d’info de la dernière maison en photo, j’étais déjà sur 520ST mais c’était toujours une machine mythique :D
Merci pour cet article, que de bons souvenirs de cette époque ! j’ai commencé sur Oric 1, avec les lignes de codes des magasines, et le magnétophone pour enregistrer les programmes, un vrai bonheur de se replonger dans cette periode
Tu étais où dans le Loir&Cher ? (la fille qui a tout compris à l’intérêt central du billet…)
Haha :D J’étais à Blois (enfin dans des bleds à côté ;) )