J’avais fait le parcours parfait, évité tous les trucs atroces de ce lendemain de cauchemar. Et là, le FAIL, le gros con facho qui vient te pourrir pendant la seule prise de risque du jour, les cinq minutes d’affrontement avec la civilisation pour récupérer un combo pizza / tiramisu bien mérité pour clore cette non-journée, courageusement passée à regarder des trucs nuls. Voire très nuls – merci DC de faire des séries aussi pourries – pour stopper tout mouvement indésirable chez mes neurones… Pas de chance, le resto diffuse sur une TV 55 pouces toute neuve les dernières infos, les derniers bilans.
Il avait une fiche S, fallait le mettre en prison ! Et faire comme les américains !
J’ai vaguement esquissé l’idée de répondre un truc, à base de “c’est vrai que ça réussit vachement bien aux ‘ricains” ou tenter d’expliquer le rôle d’une fiche S, que c’était plus compliqué que ça, mais là, j’avoue, j’ai fait un délit de faciès. J’ai regardé ce mec aux tempes grisonnantes et au visage plus rouge que blanc. L’afficheur de mon analyseur de QI intégré à mes rétines ne cessait de descendre et s’est bloqué juste au niveau nécessaire pour activer le protocole suivant :
J’avais en face de moi un spécimen voué à voter pour des cons quoi qu’il arrive. J’ai balancé le regard le plus “SRSLY DUDE?” que j’avais en stock. Un truc minable, mais avec l’avantage colossal de m’éviter d’avoir à ouvrir la bouche. Vite, avaler l’apéro du patron, attraper la pizza et s’arracher en vitesse.
Comme si passer des avis de recherche aux avis de décès sur Twitter n’était déjà pas assez horrible*, il va maintenant falloir slalomer entre tous les abrutis aux idées nauséabondes qui se sentent pousser des ailes. Parfois ce sont des gens que l’on connaît, qu’on pensait moins stupides. Parfois de parfaits inconnus. Souvent, des personnalités politiques, mais ça, on est (malheureusement) vacciné. C’est le deuxième effet “Kiss Kool” des attentats. Et c’est loin de laisser un goût agréable dans la bouche… Le pire, c’est que cette fois, il risque de rester longtemps. Seul (maigre) avantage : c’est la saison parfaite pour faire le ménage dans ses réseaux sociaux. Moins d’énergie dépensée inutilement, plus de temps pour soutenir ceux qui en ont besoin.
*Quand on a la chance de ne pas être directement touché, évidemment…
:/
Et le slalom entre les cons s’annonce géant. Très long. Très pentu.
Ca va pas être simple.
Oh non, ça sent la piste noire. (bruit de cymbale) ;)
Ca farte vous deux ?
(multi combo ^^)
Je travaillais lorsque les attaques ont eu lieu. J’ai tout vécu en direct à la radio durant ma nuit de travail. Je travaille avec des gens que je pensais réfléchis et avec une vision du monde que je partage sur plusieurs points. Néanmoins cette nuit là, j’ai eu droit à des phrases du genre « ces gens là ils ne vivent de toute façon pas comme nous, la solution elle est très simple, il suffit de tous les renvoyer chez eux. »
« Quand tu vois que chez eux ils chient au milieu de la place du village, c’est juste qu’ils ont pas la même mentalité et la même éducation que nous, comment veux-tu qu’ils s’intègrent »
J’en passe et des meilleures. J’ai comme toi voulu rétorquer puis me suis ravisé. J’ai juste fait comprendre mon désaccord (je crois d’ailleurs qu’on a le même style de regard dans ces cas là^^) et n’ai pas voulu participer aux discussions. Néanmoins, avec le recul, je me dis que j’aurais du réagir et répondre. Le débat aurait peut-être été sans fin (certainement même), mais au moins j’aurais eu ça pour moi. Enfin bon, de toute façon avec des si……
Sinon pour l’info de ton con, j’entends ce matin aux infos qu’un des preneurs d’otage du bataclan avait justement une fiche S et ça n’a rien empêché ;)
Dur dur, en effet. Surtout quand tes amis proches rentrent dans la danse avec ce genre de discours. Là, les pistes noires, en comparaison, c’est Nigloland !
Perso, j’ai laissé causer pendant 15 minutes et me suis éclipsé tellement l’idée de débattre de la chose (et me prendre la tête à limite me facher) m’épuisait mentalement par avance… Tant pis pour l’apéro ! :(
Émotion… Émotion… Émotion…
Et que penses-tu :
– Des sources de financement à coup de pétrodollars de nos prétendus « alliés ».
– De l’aide logistique et financière de la France à Al Nosra (anciemment Al Qaida) et des prétendus « modérés » ?
– De la Turquie qui achète pour 50 millions de dollars de pétrole à l’État Islamique chaque mois ?
Et des centaines d’autres détails totalement délirants de la politique extérieur française ?
Ou alors il faut attendre le prochain massacre pour parler sérieusement de notre avenir ?
Je crois que tu as raté le sujet du billet.
Nous avons besoin d’amour, entre autres, pour gagner cette guerre contre le terrorisme. Mais avec les cons c’est vrai qu’il faudra beaucoup beaucoup BEAUCOUP d’amour… Ce qui m’inquiete c’est qu’on ne pourra pas eviter eternellement le debat direct pour faire changer les mentalites. Ca va prendre du temps, ca va etre eprouvant.
Pour le moment et les jours qui viennent, moi aussi je me cantonne a des strategies d’evitement : plus d’emission radio « cafe du commerce », plus de reaction aux posts sur Facebook de Tonton Marcel (« les migrants sont plus aides que les retraites francais »), plus de tweet d’homme politique. J’attend que la poussiere retombe, en esperant reprendre assez de forces pour affronter l’apres 13 novembre.
Ouep ils seront partout, accompagnés des autres cons : les bien-pensants. Ca va pas être simple de faire le tri.
Courage! Et tu verras dans les jours à venir que la véritable nature de ces ‘cons’ n’est en aucun cas dissociable de l’abandon des autres, qui sous quelque prétexte que ce soit refuse d’admettre sa part de travail dans l’éducation de chacun. C’est tout ce que je te souhaite en tout cas.
Après tout la non-connerie, ça se partage, ça implique de la patience, de l’écoute et de la curiosité. Sinon ça ne serait qu’une autre forme de connerie…
Ça serait vrai si ça écoutait, même un minimum, en face. J’ai oublié de préciser que les donneurs de leçons étaient aussi très en forme depuis vendredi… :x
Justement, le principe même de la connerie EST de ne pas écouter ainsi que de mal prendre les choses.
De mon point de vue c’est ce que tu viens de faire. Tu vois le problème ?
Tu te méprends sur mes interventions mais si tu tiens tant à croire que je viens sur ton blog pour te faire la leçon alors je vais accepter ton « dégage » déguisé sans regret, en terminant comme j’ai commencé: courage!
Avoue que ce n’était pas très clair et mon but était de voir ce que tu voulais dire. Le français a parfois ses limites sans les indices visuels sur le visage de son interlocuteur. Anyway : merci. ;)
Comme disait à l’époque Patrick Timsit :
« Chaque année, il y a de plus en plus de cons. Mais cette année, j’ai l’impression que les cons de l’an prochain sont déjà là ! »