Blizzard et les NDA

NDA ça signifie « Non Disclosure Agreement ». En d’autres termes, des personnes -dans notre cas des journalistes et un éditeur- se mettent d’accord pour ne pas dévoiler des informations avant une certaine date. Pour que tout soit prêt à être révélé à l’heure dite, l’éditeur montre son produit aux journalistes, qui s’engagent donc à ne pas en parler d’ici la date spécifiée sur le NDA.
Dans le cas de Blizzard avec son extension pour World of Warcraft, la date était celle du 29 octobre. Visiblement, on se fout de notre gueule chez Blizzard, vu que le site officiel est online depuis quelques heures. Alors que de notre côté, nous avons tout fait pour que Joystick ne tombe dans aucunes mains, pas même les nôtres, avant le 29. Nous avons galéré avec des incompétents chez Blizzard pour récupérer à temps pour le bouclage le visuel permettant de vous offrir une chouette couv’. Nous avons supporté les fuites diverses et variées sans « trop » broncher (spéciale dédicace à un certain mag italien de notre propre groupe). Bref, dans l’histoire, on a été bien cons. Parce que si Blizzard ne fait rien contre ceux qui ont pété leur NDA, ça sera la preuve que ce morceau de papier, on peut se torcher avec.

Conséquences de tout ça ? Je ne suis pas pressé de remonter une opération de ce genre, surtout avec des dates aussi tendues. Mais surtout, je ne suis pas prêt de rebosser avec certains ricains dont la considération pour les pauvres mags européens est proche du niveau 0.
Quand on connaît le relationnel entre Blizzard US et sa filiale européenne (qui en gros n’a pas le droit d’aller allumer une lumière sans un mail de confirmation des US), on n’est pas surpris que ces derniers ne soient pas d’une grande utilité. Mais merci les gars, grâce à vous, les fanboys vont bientôt avoir la dent plus dure. Que ce soit à cause de vos méthodes de communication ou de vos GM recrutés n’importe comment (pas tous hein, j’en connais des très biens. C’est aussi pour ça que je connais « les autres »). Ca me fait vraiment regretter qu’aucun concurrent sérieux n’existe. Pour le moment.

Mais parlons plutôt du mag. Loin de n’être qu’une liste de features, le papier de Maoh vous fera visiter Blizzard et les créatifs qui ont pondu le titre qui ruine la vie sociale de tant de joueurs (j’ai les noms, hein Laetitia). Ca se savoure et on découvre qu’il faut bien un mec comme Metzen pour se dire que tout n’est pas perdu, que le marketing et le management à deux balles n’auront pas forcément la peau d’un produit grandiose.

Et puisque j’en suis à faire de la pub, sachez que la version DVD de Joy contiendra une version de WoW limitée à 14 jours. Yep, Azeroth c’est comme la drogue, la première dose est gratuite. Nan, ne nous remerciez pas, ça nous fait plaisir.

12 comments

  1. Mouais, pourtant les ricains ils ont de quoi apprendre chez nous point de vue fun dans un mag…
    Ben dis donc quand t’est énervé toi ?? En même je comprends, j’ai déjà subi un truc du genre il y a longtemps, t’as l’impression d’être le seul con qui suit les règles. Ca fait toujours plaisir.

  2. Bon, fatalement tout ça va sembler un peu obscur à pas mal de gens qui ne connaissent pas le milieu de la presse, alors avant que ça parte en troll précisons un brin. La relation entre un éditeur et les mags est particulière. Les mags ont besoin de contenu, d’infos fraîches qui vont donner aux lecteurs envie de débourser leurs brouzoufs. Les éditeurs de l’autre côté font des produits et ils ont besoin d’une vitrine pour les montrer, avec si possible des gens qui vont donner un avis critique sur leur produit quand il est bon, ça permet d’en vendre plus, de rester crédible et surtout de durer (parfois, mais c’est un long débat dans lequel on va pas rentrer). C’est une symbiose, donc, éditeurs et mags sont interdépendants. Dans le meilleur des mondes, les éditeurs et les mags ont un poids identique, personne n’a d’ego surdimensionné ni ne recours à des méthodes dignes d’un gamin de 4 ans. Jusqu’il y’a quelques années, la relation marchait assez bien. Avant l’arrivée du Web. Attention encore une fois, l’idée n’est pas de pleurer sur le sort des mags papiers mais d’essayer de vous faire comprendre les dessous de l’histoire.

    Avec le Web, ce sont les sites de news qui ont la côte. Ils ont inventé un nouveau metier : le paraphrasage. L’idée n’est plus de créer de l’info (le job d’un journaliste) mais de réécrire ou de traduire une news qu’ils ont trouvé ailleurs pour faire des hits sur leur site, vendre de la pub, linker leur comparateur de prix et spammer Google. Non, bien sur ils ne sont pas tous identiques, il y’en a des pires, d’autres mieux. Et il y’a aussi des sites qui font bien leur boulot mais à qui on reproche souvent de ne pas avoir « assez » de contenu (dans le matos on va dire, au hasard, hardware.fr). Au final, beaucoup de gens préfèrent lire plus d’informations, même si elles ne sont pas vérifiées ou fausses, que d’en lire moins mais de qualité. Quand on voit les progressions en hits de certains sites qui arrivent à s’auto contredire trois fois dans la même journée parce que chaque « newseur » fait son taf dans son coin et que personne ne relit avant la publication, ça ne fait pas de doute. Certains pensent même que tout ce qu’ils y lisent est vrai. Jusqu’au jour où on leur prouve le contraire. Bref, je sais, on s’éloigne du sujet mais c’est important de poser ça avant d’aller plus loin.

    Parce que voilà, le Web est devenu un média. Dans lequel il n’y a pas les mêmes règles que dans la presse papier. Il vient donc jouer dans la balance, dans le rapport avec les éditeurs. Et contrairement à ce que l’on aurait pu croire, ils ne viennent pas se placer à côté de leurs collègues des magazines papiers : ils se placent à part. On pourrait avoir un long débat de savoir à qui la faute, encore une fois ce n’est pas la question. Le fait est que désormais, l’éditeur à deux groupes d’interlocuteurs distincts, et il va s’en servir à son avantage. Parfois en s’arrangeant pour que le papier et le Web s’opposent, parfois en forçant des compromis toujours plus importants en sachant que, de toute façon, le Web dira toujours oui.

    Cela à changé les règles dans les signatures de NDA, avant personne n’y coupait. Mais au fil du temps, il y a des exceptions, certains sites web qu’on exempt, parce que bon, ils vous font beaucoup de bonne pub. Résultat, vous signez un NDA, vous assistez à une présentation et un certain site Web s’amuse à mettre en live les slides de ce que vous venez de voir (the inquirer ?). Quand vous bossez dans la presse papier, ça vous fait rire, et de toute façon vous vous en moquez parce que vos dates de publications sont fixes, et que vous n’allez pas les avancer pour contrer un site web. Par contre, quand vous travaillez sur un site Web, que vous avez signé un papier qui dit que vous ne pouvez pas en parler avant une semaine et que, ironiquement, ceux qui n’étaient pas invités à la conférence ont le droit d’en parler… Ca fait tâche. D’autant qu’ils n’engagent pas que le journaliste, ils engagent souvent (artificiellement vu que c’est souvent le journaliste qui les signe) la publication. Et que si un de vos collègue à le malheur de publier une news en citant le leaker en question (leak totalement autorisée, faut il le rappeler), on se fait taper sur les doigts… Enfin pas moi, eux ;)

    Alors forcément, des pétages de NDA en règle, j’en ai vu des tas. Mais là franchement, l’éditeur qui s’auto pète, on frise les limites de la stupidité. Non seulement ceux qui ont signé le NDA passent pour des truffes, contractuellement ils sont toujours obligés de se tenir à ce qui est marqué sur le bout de papier, mais en prime, même s’ils voulaient être réactifs, ils ne peuvent pas l’être, matériellement. Si on décide qu’aucun Joy ne tombera dans les mains de quiconque avant le 29, on ne va pas appeler les distributeurs la veille pour tout changer. Bien sur, quand on est un site Web, c’est plus facile d’être flexible et de « publier » avant.

    Créer du hype, c’est bien, faire du teasing sur le Web, good. Mais quand on signe un contrat avec des mags (et des sites webs) pour mieux les fister après coup, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils écartent les fesses à nouveau.

  3. Ouais ton NDA il est mort ….et enterre (clavier ricAIN DE MERDE )
    mais bon tu sais comme moi Caff que ce NDa etait juste destine a preserver l essentiel en attendant leur grande messe la ( tres bof d ailleurs ) j ai nomme le blizz- con
    Fako en direct de anaheim …. pour le moment j echange pas une fan Fest Eq contre un blizzcon :)

    Allez va te plaint pas mon lapin te reste une jolie couv
    m enfin le plus fun de l histoire c est que ce soit la prore boite qui demande le nda qui le pete unilaterallement

  4. Ouais enfin bon avant de taper sur les uns et les autres, il serait peut-être bon de s’interroger sur la pertinence de vouloir à tout prix publier des info au plus vite. Et au-delà de ça, qu’est-ce qu’on y gagne, nous tous ? Alors évidemment on va me dire qu’il y a une "réalité du marché de la presse", mais quel sens ça a d’avoir tout un tas de magazines qui luttent pour leurs parts de marchés, leur "audimat", leur "survie", mais qui ne sont finalement que les instruments des industriels en tout genre, leur vecteur de communication nécessaire pour écouler une production dont la surabondance empire constamment ? Et cela, quelle que soit l’indépendance affirmée par les magasines ?

    Pourquoi les journaux doivent-ils absolument se prendre au jeu des industriels, leur lécher les bottes en parlant en bien ou en mal — mais en en parlant — du dernier soft dont le rouleau-compresseur marketing est le plus gros ? Peut-être les conséquences n’ont-elles aucune importance pour les journalistes ? J’avais des amis, je les ai perdus. Ce sont maintenant des zombies qui restent toute la journée enfermés devant leur PC, le casque sur la tête, en jargonant sur leurs quêtes, se levant à peine pour satisfaire leurs besoins naturels. Qui dois-je remercier ?

  5. Tout à fait d’accord avec Cwizzou…
    Le web a généré une multitude de sites web (ne parlons pas des blogs en tout genre – j’en fais un aussi, donc je ne dis pas être meilleur que les autres) dont le seul objectif semble effectivement de publier le plus vite possible une news diffusée ailleurs sans même la vérifier.
    Tout n’est pas la faute des sites : les lecteurs sont aussi friants de la dernière info, l’info trouvée le plus rapidement possible, mais on se contente très bien d’une info vérifiée et correcte par jour, voire moins. Si je vous assure, on peut vivre sans être submergé par les fakes et autres infos inintéressantes.

    Après, un autre problème est celui des NDA : le rôle d’un journaliste est d’informer. Pourquoi un journal devrait-il accepter de signer ce genre d’accord ? Pour recevoir l’info directement de l’éditeur plutôt que la chercher lui-même ? Pour rentrer dans le plan marketing défini par l’éditeur plutôt que d’informer ses lecteurs le plus vite et le plus objectivement possible ? je sais que si l’on commence à ne pas respecter les NDA, ce sont aussi les budgets pub qui sautent… dit-on… Car, si Joystick balançait des news en avant-première, Ubi ou d’autres couperaient leurs budgets pub dans le mag ? Pas sur, car ils ont besoin que le lectorat soit informé de leurs sorties… Compliqué tout ça…

    En tout cas, à titre perso, les NDA me paraissent une aberration journalistique, mais si l’on signe un accord, il est anormal de ne pas le respecter, à commencer par l’éditeur

  6. ". Pourquoi un journal devrait-il accepter de signer ce genre d’accord ?"
    Bah parceque là, sans NDA (aussi naze soit-elle), Joystick il parlerait que dans le prochain numéro de l’extension Warcraft, soit 1 mois après que les forums ce soient agités, et 1 mois après tous ces copains concurrents (parceque si joy avait refusé, d’autres auraient sautés sur l’occasion)… dommage, parcequ’un mois après tout le monde s’en fout.

    Oui le système est naze, on est d’accord… tu veux faire peter le système ? libre à toi, mais ne demande pas à X personnes de toutes perdre leur emploi (et ceux d’autres personnes) pour cette cause. Ne me répond pas "ouais c’est pas UNE nda raté qui va écrouler joystick" car c’est pas non plus UNE nda qui va changer le système.

  7. Ha mais le NDA ne contrôle en rien ce que tu vas dire sur le produit hein. Faut pas tout confondre. Et ce genre de truc, ça s’accepte pour pouvoir accéder à l’info. La chercher soit même n’a rien à voir. Faut faire quoi ? Cambrioler Blibli ? Faudrait voir à pas tout confondre hein… Et épargnez moi le faux plan sur la liberté de la presse. Quand on s’enflamme comme des cons sur un produit, on le fait seul, comme des grands. Certains mags font la course à l’exclu, c’est un autre problème. Dans le cas présent, c’est l’éditeur qui nous la pète. Rien à voir.

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