Le travail salarié a-t-il encore du sens ? →

Formidable sujet à trolls, je ne peux pas m’empêcher de linker cet article. Pas pour le papier en lui-même, assez creux et blindé de clichés. Mais pour le commentaire-fleuve qui y fait suite. J’ai directement commencé à ébaucher des scénarios, ambiance « Fallout-sans-radiations-please ». Parce que oui, j’aimerais vraiment savoir ce qui va se passer quand il n’y aura plus de pétrole sur cette planète… Vous avez 4h, je ramasse les copies à la sortie.

16 comments

  1. Comme je ne veux pas perdre le commentaire en question, hop, copié here. Si l’auteur passe dans le coin et qu’il est contre cette copie, un mail suffira. ;)

    Mélange de sentimentalisme et d’indignation post-Stéphane Hessel, votre article se passe de présenter faits et arguments.

    Ce que vous semblez considérer comme des vérités évidentes ne sont que des images résiduelles d’un endoctrinement culturel : de fait, vous considérez que nous vivons dans un monde dominé par le capitalisme, ce qui est historiquement complètement faux, car les régimes politiques modernes, qu’ils soient américains ou européens, sont bien loin de l’idéal capitaliste défini au fil du 19ème et 20ème siècle, par Ayn Rand, Milton Friedman et F. Hayek notamment.

    Dès lors, le reste de l’article n’a aucun intérêt, car vous partez sur de mauvaises bases : toutes vos « critiques » sont fondées sur l’idée qu’il y a de méchants « capitalistes » près à nous détrousser et voler notre âme. Que ces méchants existent, je ne le conteste pas. Mais ils ne sont pas capitalistes.

    Pour en apprendre plus sur le capitalisme, je vous conseille la lecture des oeuvres de M. Friedman, F. Hayek et « Capitalism : the unknown ideal », de Ayn Rand.

    Pour répondre à la critique de fond, i.e. que le travail salarié est « un piège », je ne peux qu’en appeler à la réalité historique que vous semblez ignorer : à l’aube du 19ème siècle, l’émergence de l’industrialisation a permis à de nombreuses familles d’assurer un revenu stable. La conséquence directe a été la baisse de la mortalité infantile : en 70 ans, le taux de mortalité chez les enfants de moins de 10 ans est passé de 75% à moins de 35%.

    De nombreuses familles se sont retrouvées avec plus de bouches à nourrir que les décennies précédentes, d’où l’importance d’emplois dans les usines nouvellement créées. De nombreux enfants et adolescents se sont ainsi retrouvés à travailler dans les usines, une chose qui est aujourd’hui jugée inhumaine.

    Mais beaucoup oublient que le travail en usine était une opportunité pour ces enfants de soutenir des familles toujours plus nombreuses, et ces emplois étaient comparativement bien moins risqués que les alternatives existantes à l’époque. (Voir « Capitalism and Freedom », de M. Friedman).

    Notre culture, influencée par l’analyse marxiste et les idées de l’école de Frankfurt, a une vision erronée de ce qu’était la vie aux siècles précédents la révolution industrielle : l’imaginaire collectif projette une vision idéale de cette époque moyenâgeuse, où les enfants restaient à la maison pour travailler et étudier avec leur père artisan.

    Mais de fait, la mortalité infantile était très importante, les familles avaient du mal à se nourrir…

    L’erreur commune qui se retrouve dans votre article au fil de vos suppositions, est de penser qu’avant la révolution industrielle, il y avait un monde merveilleux où les richesses (par ailleurs dues à cette même industrialisation) étaient accessibles à tous, et « l’esclavagisme patronal » n’existait pas encore.

    Par ailleurs, toute votre pseudo-analyse, et celles d’intellectuels qui annoncent la larme à l’oeil la mort prochaine du capitalisme (ils ignorent qu’ils l’ont tué il y a plus de 60 ans…) se trompent : l’effondrement, si effondrement il y a, de nos sociétés occidentales, n’est pas fondamentalement dû à l’application folle d’un modèle économique.

    Ce type d’analyse, basée sur des sentiments plus qu’autre chose dans votre cas, mais parfois basé sur des pseudo-théories économiques et politiques intimidantes, s’arrête à l’évidence et ne cherche pas à expliquer les causes réelles du désarroi économique que nous traversons.

    Les causes sont bien plus graves qu’une arnaque générale orchestrée par banquiers et hommes politiques : la croissance sans précédent de notre niveau de vie depuis la révolution industrielle n’est pas due à une quelconque révolution technologique, cette dernière n’est qu’une conséquence de l’apparition d’une source abondante d’énergie : le pétrole.

    Tellement abondante qu’elle était pendant de longues décennies presque gratuite, et elle a permis, grâce aux progrès technologiques (qui n’auraient jamais eu lieu, ou en tout cas pas à cette échelle, sans cette énergie), l’enrichissement et le développement des populations.

    Pendant longtemps, cette énergie étaient tellement abondante que nous pouvions à la fois améliorer notre confort de vie, ET accroître notre population.

    Ce n’est plus vrai depuis quelques décennies. Et pour cacher aux populations occidentales ce fait difficile à accepter psychologiquement (nous vivons au dessus de nos moyens, et notre niveau de vie est voué à s’effondrer à mesure que nous brûlons nos réserves d’énergie), la classe politique a fait ami-ami avec les économistes, et les États se sont alors endettés jusqu’au cou.

    Mais les populations ne sont pas innocentes : nous voulions continuer à croire que « tout est normal, tout est facile, tout est confortable ». Nous avons voté pour des gens qui nous promettaient de vivre ce rêve inaccessible. Nous n’avons obtenu que ce que nous méritons.

    L’économie n’est qu’une abstraction des mécanismes de production et de l’utilisation des ressources énergétiques à la disposition d’une société humaine : sans énergie, l’économie n’a aucun sens.

    Pourtant, toutes les analyses des crises financières ignorent complètement le rôle critique de l’énergie. Jetez un oeil au prix du baril de pétrole, et comparez les dates des pics à celle des crises financières.

    Je vous conseille la lecture de « The Party is Over », de R. Heinberg, et « Beyond Oil: The View from Hubbert’s Peak », de K. Deffeyes.

    Pour conclure, votre article est la parfaite illustration du problème intellectuel qui paralyse nos sociétés depuis presque un siècle : vous n’utilisez pas votre raison et des faits objectifs, mais vos sentiments et à-priori pour fonder votre jugement.

    C’est la directe conséquence d’un épuisement philosophique due à l’influence idéologique de l’école de Frankfurt, Kant, Hegel, et Marx.

    Seul un renouveau philosophique peut nous aider à affronter les crises énergétiques (et DONC économiques) qui s’annoncent.

    Mais cela passe par l’abandon totale d’idées irrationnelles et infondées profondément ancrées dans nos sociétés.

  2. « Pour conclure, votre article est la parfaite illustration du problème intellectuel qui paralyse nos sociétés depuis presque un siècle : vous n’utilisez pas votre raison et des faits objectifs, mais vos sentiments et à-priori pour fonder votre jugement »

    Headshot.

  3. concernant les reserves , bien malin celui qui sait . quand j’etait dans la partie , personne n’en savait rien parmis les specialistes qu’on cotoyait , alors regulierement les politique et journalistes nous donnait le nombre . et nous on faisait « ah bon » entre nous .

  4. Une simple divergence de points de vue. De là à dire que celui qui s’exprime le mieux ou semble le plus sûr de lui-même a raison, il y a un sacré « gap ».

  5. Encore un mec qui se branle en publique d’avoir lu quelques bouquins, dommage que ça ne l’ait pas aidé à comprendre ce qui se passait. Je lui ai répondu sur le site pour la peine.

      1. Merci les mecs! Pour la postérité donc (lulz) :

        Cher G. Malkas,

        Critiquer le fondement de cet article en présentant les arguments qui sont les vôtre est plutôt amusant. Certes, aligner des noms d’auteurs célèbres peut paraître intimidant au premier contradicteur venu, qui se gardera bien de vous répondre face à un tel étalage de culture; mais il ne doit pas s’y tromper, car il ne s’agit que de cela, et comme chacun sait, c’est comme la confiture…

        Dire que le monde d’aujourd’hui n’est pas capitaliste est foncièrement faux et malhonnête, puisque, jusqu’à preuve du contraire, les capitaux des entreprises sont détenus en majorité par des fonds privés (et c’est là la seule définition du capitalisme).

        Vous faites ensuite un mélange entre capitalisme et libéralisme (libértarisme) en citant des auteurs libéraux et libertaires. Bien, mais que vous le vouliez ou non, le monde est aujourd’hui plus influencé par la pensée de Friedman (qui a été un conseiller de président américain) que de Keynes. Et, comme il n’y a pas eu de système communiste parfait, il n’y a pas de système libéral parfait, toutefois il serait encore faux de dire que les états occidentaux ne sont pas à pensée majoritairement libérale (mais ils ne sont pas toujours libertaires, nous sommes d’accord, mais cela est une autre question et Ayn Rand n’a rien à faire ici).

        Ensuite votre analyse des mécanismes sous-jacents à la crise actuelle est pour le moins étonnante, car en effet je cherche encore la corrélation entre les prix du pétrole et les défauts de paiements des foyers américains de 2008 (dont l’explosion actuelle de l’endettement des états est issue et non de la disponibilité du pétrole). De même que je vous mets au défi de trouver la moindre correspondance entre le krach de 1929 et les prix du pétrole. Ces deux crises économiques, les plus graves de ce siècle écoulé, sont effectivement dues à l’assouplissement des règles des marchés et donc au libéralisme, le nier revient à se voiler la face.

        Si la disparition du pétrole est un défi d’avenir, elle n’est certainement pas en cause dans la situation actuelle, et inversement, si l’entreprise capitalistique privée et le pétrole ont été des sources de progrès (ce que le billet original ne conteste pas), ce ne sont pas les solutions d’aujourd’hui : que pensez vous des coopératives ouvrières et des énergies renouvelables ?

        Enfin vous arrivez tout de même à finir votre commentaire en citant Hegel et Kant… Chapeau bas!

  6. On a déjà abordé le sujet sur Geekzone. Cherchez « Fukushima, quelle énergie pour demain ? » Ou quelque chose dans ce genre.

    Nous n’avons jamais vécu dans une société aussi confortable et prospère. L’individu n’a jamais été autant favorisé qu’aujourd’hui. Dans sa santé, ses plaisirs, ses amours, sa liberté. Nous les pensons acquis.

    L’économie est basée sur la rareté. Une telle société d’abondance n’est possible que par le biais d’une énergie disponible en grande quantité, peu chère, stockable. C’est le pétrole.

    C’est le moteur de l’économie mondiale et tout changement dans la redistribution des énergies prendra des décennies. Pas à l’échelle du mois comme le turn over de portables et de gadgets électroniques le laissent penser mais cela s’étalera sur des générations. Pour sortir des puits chaque jour près de 80 millions de barils de pétrole et l’acheminer à travers le monde pour produire nos objets de consommation nous avons mis n place une architecture la plus complexe jamais imaginée par l’homme. Cela prendra du temps (et de l’énergie ! Et du capital !) pour la modifier en profondeur. Personne aujourd’hui ne peut avoir le culot de dire dans quelle situation on se trouvera dans 20 petites années.

    Vous trouvez des pessimistes et des optimistes sur le sujet, comme dans la vraie vie. J’ai plutôt tendance à pencher du côté du pessimisme mais surtout j’essaie d’éviter les écueils apocalyptiques (Peak Everything, etc.) ou singularité technologique (pour des ouvrages raisonnés dans les deux camps, voir référence en bas de post). On est face à des enjeux que jamais l’homme n’a fait face auparavant, personne ne le niera.

    Car il est à mon avis clair que notre système actuel fondé sur la dette, l’individualisme et l’innovation individuelle (Apple devient la référence mondiale de la consommation de biens personnels technologiques, quelques temps auparavant c’était le projet collectif d’un pays d’aller sur la Lune) avec une obsession particulière pour les écrans va poser des problèmes. La dette en particulier car elle est intervenue pour financer la consommation en augmentant artificiellement la croissance à cause d’un renchérissement du coût de l’énergie depuis la fin des 30 glorieuses et les crises pétrolières. D’où le lien entre individualisme, consommation, dette et énergie : j’y vais très rapidement..

    Rajouter par dessus les problèmes éthiques sur les biotechnologies, nanotechnologies, recherches embryonnaire et génétique et vous avez de grandes questions que ne sont jamais abordées par les politiques, ou si peu. Sans parlez du rejet du nucléaire et plus généralement de la montée d’un conservatisme qui rejette la science en général.

    Cette époque est fascinante mais aussi terriblement incertaine. Aurons-nous encore la maîtrise de notre destin pendant les années qui vont suivre ? C’est sûrement la question la plus importante !

    Parti pris pessimiste : http://www.aljazeera.com/indepth/features/2012/02/201222051514575294.html

    Ou Vaclav Smil.

    Parti pris optimiste : http://www.abundancethebook.com/

    Ou Daniel Yergin.

  7. Je tiens à préciser, ayant fait presque 10 ans de philosophie, dont une bonne partie à l’Université, que ce que vous semblez admirer dans ce commentaire est également emprunt d’idéologie. Au fond, ce monsieur critique l’article qui, effectivement, est insipide et complètement subjectif, mais il le fait avec une certaine fumée pédante et rhétorique qui cache un défaut dans son argumentation.
    Je m’explique simplement: il critique de manière très véhémente le fait que l’auteur de l’article est plein d’une idéologie qu’il juge fausse (l’école de Francfort, Kant, Hegel) et donne des références inconnues dans le domaine de la philosophie politique proprement dite. Ce d’autant qu’il semble mettre dans le même panier Hegel, Kant, Marx avec l’école de Francfort, alors qu’ils ne sont absolument pas en lien. Kant et Hegel, certes oui possède une certaine filiation, et encore,je dis ça avec des pincettes.

    Pour en revenir au défaut majeur de ce commentaire, il réside dans le fait, justement, qu’en voulant lutter contre cette idéologie, ce commentateur ne fait que proposer des auteurs qui sont affiliés à une certaine idéologie naissante au 20ème siècle. J’entends par-là qu’il tombe directement sous sa propre critique, ce qui en fait un argument logiquement infondé.

    Ensuite, ce passage intriguant : »L’erreur commune qui se retrouve dans votre article au fil de vos suppositions, est de penser qu’avant la révolution industrielle, il y avait un monde merveilleux où les richesses (par ailleurs dues à cette même industrialisation) étaient accessibles à tous, et « l’esclavagisme patronal » n’existait pas encore. »

    Ici, il y a un semble-t-il une autre erreur logique: comment les « richesses » peuvent-elles être « dues à cette même industrialisation » alors qu’elles n’ont pas encore été exploitée de manière industrielle ? Le processus d’industrialisation du 19ème siècle est si complexe que les historiens (mon autre domaine) sont encore en train d’étudier cette période afin de comprendre les mécanismes. Dès lors, proposer un jugement purement subjectif comme le fait ce commentateur me semble complètement insensé.

    Ce monsieur/madame, n’a pas lu Adorno et Horkheimer, La Dialectique de la Raison, deux philosophes de l’école de Francfort, justement. Il pourrait dès lors mieux saisir certaines influences.

    Le dernier passage que j’aimerais détruire ici est celui-ci: « Par ailleurs, toute votre pseudo-analyse, et celles d’intellectuels qui annoncent la larme à l’oeil la mort prochaine du capitalisme (ils ignorent qu’ils l’ont tué il y a plus de 60 ans…) se trompent : l’effondrement, si effondrement il y a, de nos sociétés occidentales, n’est pas fondamentalement dû à l’application folle d’un modèle économique. »

    A quoi l’effondrement est-il dû alors? Que s’est-il passé il y a 60 ans? En 1950 ? Veut-il dire que la SGM a tué le capitalisme ? Cela paraît tout de même improbable, ou peu fiable comme analyse. Ce commentateur donne un jugement purement subjectif, ce qui me fait penser qu’il n’est rien d’autre que prétendu intello à lunettes qui a trop souvent mal compris les livres qu’il a lu.

    Mon commentaire n’a simplement pour but que de montrer que ce que vous semblez admirer tombe sous sa propre critique.

    Et pour vous laisser avec une vraie solution au problème énergétique, je vous laisse visionner ces deux vidéo d’Isaac Asimov, auteur à succès en Science-Fiction, créateur de génie des Fondations et des Robots, humaniste au QI de plus de 160 (même Einstein peut aller se coucher).

    1)http://www.youtube.com/watch?v=LO0sCs8jI4k

    2)http://www.youtube.com/watch?v=TpHPQCnHHl4&feature=related

    Merci de m’avoir lu, bonne fin de soirée

    1. je ne doute pas des problèmes du commentaire. J’aime le ping pong avec ce genre de problématique. C’est bien pour ça que sur geekzone (et non cafzone) la politique est interdite. ;) Le reprise de volé de Tudor est magique aussi par exemple.

  8. Personnellement ces ping-pong me fatiguent. J’ai assez pratiqué et ça ne donne jamais rien.

    Mais ce qui m’intrigue c’est ta démarche : en quoi le premier commentaire que tu cites est « magique » ? Il est blindé de clichés, largement autant que l’article qui l’a suscité. En en lisant les 5 premières lignes, on sait déjà que l’auteur va faire un gros gloubiboulga indigeste.

    Du coup qu’est-ce que qui a fait que tu as pris la peine de le reprendre ici ??

    Et ça mène où ?

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