Faire rire pour faire réfléchir

Les conférences sur la jeunesse, l’éducation et a quel point les systèmes éducatifs de la planète enterrent les jeunes « différents », créatifs, etc. ne sont pas forcément chiantes. La preuve avec Sir Ken (english inside). Si votre niveau d’anglais le permet, savourez ces 20 minutes. Et méditez…

24 comments

  1. Le monsieur développe des idées intéressantes effectivement (même s’il le fait avec un bon accent d’anglais du nord qu’il est…).
    En particulier le fait que les universitaires ne sont finalement capables que de former rien d’autres que des universitaires exactement à leur image. A méditer oui.

    ps : ‘tain le post de 4h20 du mat’ Caf, violent. Et c’est peu commun comme sujet de réflexion en cas d’insomnie en plus :-)

  2. j’imagine la tête de mes parents d’élèves si je faisais faire danse, peinture ou musique TOUS les jours en classe, c’est la levée de boucliers direct
    toutes les couches sociales sont touchées, c’est clair

  3. interressant, dommage qu’il n’y ait pas de sous titres, mon père est incapable de comprendre ce que dit le Mr (surtout avec son accent de chie ;))

  4. C’est qu’on appelle un grand talent d’orateur. Excellentes réflexions et une bonne dose d’humour, merci pour ce bon moment Caf!

  5. Heu… c’est absolument pas un accent cockney les gens, le mec parle sans aucun accent "local", avec une diction parfaite et 1000 fois plus compréhensible que l’américain. C’est sans doute que vous n’êtes plus habitués qu’à l’américain. Repassez-vous des monty python hein :p

    (d’ailleurs il dit qu’il était de stratford upon avon, patrie de shakespeare, un peu au nord d’oxford)

    En tout cas c’est très intéressant ce qu’il raconte… J’adhère totalement au discours sur le fait que notre éducation abhore l’échec, et que c’est la peur de l’échec qui ôte toute créativité à l’individu.

  6. +1 pour Coma concernant l’accent ;-)

    Merci Caf’ pour ces 20 excellentes minutes.
    Je partage son avis, mais imaginez faire des cours pour que tout le monde s’y retrouve : dance, musique, sport, etc. (et avec les différents embranchements)
    Pas réalisable je pense. Mais on peut par contre diminuer les temps de math langues pour plus de liberter extra scolaire. Ouip

    Et effectivement la peur de l’échec enlève énormément à ce qu’un individu ose faire et est capable de faire.

  7. C’est clair que la peur de l’échec est un vrai handicap. Pourtant on essaye tous les jours de le combattre, mais ça reste difficile.

    Le système de notation et d’évaluation est sans doute responsable de cela. Mais ce système de classement (appelons les choses par leur nom) est paradoxalement demandé par la société extérieure, y compris par le marché du travail (y a qu’à voir ce que se mange dans la tronche un instit / prof s’il décide de noter autrement).

  8. ²FMP : ce système est même demandé par les parents dès les plus jeunes classes. j’ai rendu des bulletins au 1er trimestre de type compétences acquises, en cours d’acquisition ou non acquises. devant la levée de boucliers, l’incompréhension et la demande, j’ai rendu au second trimestre un bulletin de note de base avec moyenne de l’élève + moyenne de la classe
    tout ça en CM1/CM2…

  9. Merci pour le lien Caféine. Il y’a du bon et du moins bon. Je suis d’accord sur le fait que les diplômes valent de moins en moins et l’inflation des études qui, finalement, n’apportent pas forcément grand chose. En même temps, vu l’état des industries "lourdes" dans les sociétés occidentales, autant essayer d’avoir toujours un coup d’avance sur nos amis asiatiques.
    Sur le côté créativité, je trouve que ça a quand même des relents des années 60. Le côté angéliste "tous les enfants sont formidables et créatifs", j’ai du mal. Je suis convaincu que la créativité vient plus des contraintes que de la liberté totale. Il cite la danse, un des sport les plus strict qui existe pour un gamin, où on ne pardonne pas l’erreur et la créativité est la plus réprimée. Ce n’est qu’après des années de pratiques que les danseurs commencent à pouvoir s’exprimer. On peut faire la même avec les musiciens, peintres, etc. qui arrivent à être innovant à partir du moment ils maitrisent leur art et peuvent dépasser la technique. Bien sur, il y aura toujours des génies qui arrivent à créer sans être passé par l’enseignement à la dure , mais je pense que c’est une erreur de croire (ou de faire croire ?) que tous les enfants sont des génies. C’est même dangereux.

  10. A chaque fois qu’il y a un speech comme ça qui est posté ici, je suis scotché. Oui, moi aussi je travaille dans l’éducation. Je suis "pion" mais je prends mon rôle ultra au sérieux. J’essaye d’être un espèce de GTO avec une morale un peu meilleure :)
    Et je dois dire que des trucs comme ça, ça me fait réflechir. J’ai fini surveillant après un échec cuisant en faculté; mais quand je regarde en arrière c’est CLAIR que la fac ne sert quasiment qu’à… former des profs de fac… Tous ceux qui ont un job parmi mes anciens potes là bas ont bifurqué à un moment donné. Les autres sont professeurs ou en train de le devenir.
    Tous les jours, quand je fais une étude surveillée, je me lance dans la résolution des problèmes de maths, de physique ou de français qu’on inflige aux gosses, et tous les jours je suis obligé de les forcer à OSER parler. La majorité connait la bonne réponse mais n’ose pas, est persuadé d’être mauvais. C’est un vrai drame quelque part, et notre speaker a bien fait passer cette idée. Il faut qu’on arrête de vouloir faire de TOUS nos jeunes des clones. Leur diversité est un vrai trésor et j’en tire une force terrible et un bonheur permanent, presque.
    CHANGEONS UN PEU ! *sort les banderoles et va battre le pavé*

    Juste en réaction à Kaneloon, c’est certain, tous les enfants sont pas des génies, mais je pense qu’il cherchait plutot à nous dire que le génie, c’est pas uniquement le fait de savoir résoudre une équation différentielle à 7 ans. Le génie peut être très diversifié et il faut stopper cette coutume débile qui dit qu’un gamin DOIT pouvoir faire ci, ou ça. Du moins, je l’ai ressenti comme ça.

  11. Merci pour l’exelente video qui m’a fait rire haut et fort devant mon ecran.
    – Kaneloon: (..)je pense que c’est une erreur de croire (ou de faire croire ?) que tous les enfants sont des génies. C’est même dangereux(..)
    c’est pour ca d’ailleurs que dans la presentation, il ne le fait croire a aucune moment. il parle eventuellement du cote creatif ou artisitique qui existe en chacun de nous, jamais de genie ou du fait que ce soit bon ou mauvais.

    Le sujet n’est pas faisont tous ces trucs cool, mais comment pourrions nous faire en sorte de proposer aux enfants de s’orienter vers une tache, une aptitude, un metier qui naturellement pourrait repondre a leur bien etre tout en endurant la difficulter qu’il entraine a exeler dans celui ci.

  12. @krousty_bat "c’est pour ca d’ailleurs que dans la presentation, il ne le fait croire a aucune moment."
    Quand il prend l’exemple de la gamine "hyperactive"(si j’ai bien compris) qui devient danseuse reconnue internationnalement, grâce à une rencontre miracle, je crois que si.
    Le discours est séduisant mais tout de même un peu bisounours. "Chacun doit pouvoir trouver la place qui lui correspond naturellement".
    Je pense aussi qu’un niveau commun dans un ensemble de matières générales permet aux gens de communiquer, d’appréhender le monde et d’éviter de se faire embarquer par des marchands de rêve.
    Là où je le rejoins, c’est dans son analyse sur l’éducation qui tente de coller au marché du travail. Pour les métiers intellectuels, c’est une vaste connerie. Comme il le dit bien, on ne sait pas quelles seront les tendances dans 5ans et à quels métiers former les étudiants. Demandez aux élèves d’écoles d’ingé en info. à qui on a vendu en 98-99 de l’internet et qui sont sortis en 2001-2002…

  13. Je plusoie à fond Kaneloon sur les thèmes qu’il aborde.

    L’éducation est de toute façon difficile au cas par cas. Mais faut pas la voir QUE comme un carcan. Elle est là, comme le dit Kaneloon, pour offrir à tout le monde une "culture" commune qui formera des citoyens d’un pays donné, aevc tout ce que cela comporte comme exigences (quoiqu’on mette derrière le mot culture : là ça devient plus politique, donc j’aborde pas ce sujet).

    Ensuite, la liberté de création existe, peut-être pas assez c’est vrai, mais elle est de toute façon occultée par le but secondaire de l’éducation (enfin, qui devrait être secondaire à mon avis, mais qui ne l’est plus) : l’éducation utilitaire, pour avoir un boulot.

    Aujourd’hui c’est ça le vrai problème : on est obnubilé par ça, ce qui brime les autres côtés que peuvent développer les enfants.

    Enfin, ça reste assez vaste comme sujet de toute façon.

  14. Bien que le discours soit clairement partial, le fond est plus que vrai.
    Mon anglais est limite, mais j’ai écouté les 20 minutes de bout en bout.
    J’ai sûrement râté qqes blagues (dommage). Mais j’ai maintenant très envie d’en savoir plus sur lui. Ce mec est bluffant. C’est une sorte de Steve Jobs au service d’un système scolaire plus équilibré.
    Bravo à Caf de faire ressortir tout ça.

  15. A aucun moment il ne dit qu’il faut apprendre la danse. Il dit juste que certains ont besoin de bouger pour penser. Et que l’école brise cela. Le système éducatif a un peu trop tendance à briser le corps pour construire l’esprit, ou plutôt l’intellect. Comme il dit, les universitaires ne voient finalement leur corps que comme un moyen de locomotion pour leur tête. Cela fait finalement bcp réfléchir ‘nous avons tous un corps non ?". Regardez autour de vous, regardez-vous ? Combien d’entre-nous considèrent leur corps ? Combien lui donnent autant d’importance que leur tête ?
    Voilà comment avec deux ou trois idées très simples développées sur seulement 20 minutes, on donne à rélfléchir pour des heures, ou pour des années. En tout cas, je vois l’éducation de mes enfants d’un oeil différent. (surtout ma plus jeune qui saute et danse tout le temps…) ;)

  16. Même si le gars est clairement un visionnaire (doublé d’un sacré comique), je reste nettement plus convaincu par la première moitié de son speech sur la créativité que par le reste.

    Pour moi le système éducatif, qui reste le seuil d’entrée pour la vie professionnelle, doit forcément former une majorité de personnes à exercer un boulot décent qui leur apporte leur moyen de subsitance, mais qui en plus soit "utile" à défaut d’être épanouissant. J’ai du mal à imaginer une société privée de l’ensemble des métiers de base, qui ne requiert presque aucune expertise et qui peuvent paraître parfois pénibles et sans valeur créative ajoutée, mais qui sont essentiels (exemples au hasard, agriculteur, éboueur, employé sur chaine de montage, caissière, comptable…). Au contraire, qu’est-ce qu’on aurait à faire de centaines de troupes de menestrels parcourant les rues ? ;)

    En allant plus loin, quelle place auraient les individus ne sachant ni lire, ni écrire, ni compter, ne connaissant ni d’où viennent ses ancêtres et ne pouvant pas expliquer pourquoi le ciel est bleu ?

    L’école ne donne-t-elle pas d’ailleurs les bases communes nécessaire à la communication ? A défaut, ne rentrerait-on pas dans un système où l’individualisme serait trop exacerbé, en faisant de chaque humain un petit prodige isolé dans son coin car n’ayant pu incorporer les bases de la vie en société ?

    Tout est possible, en valorisant autrement la notion de "savoir", mais ça passe par des boulversements qui me semblent vraiment trop importants, voire régressifs.

    Le vieux a raison sur plein de constats, ses exemples sont très parlants, mais il me semble victime de sa propre éducation : c’est beaucoup trop académique !!!

  17. Ouais enfin faut arrêter la caricature aussi hein : c’est pas parce qu’il dit qu’il faut accentuer les efforts sur les matières "artistiques" qu’il prétend qu’il faut abandonner le reste… Y a moyen de faire les deux, justement. Et si un enfant se sent à l’aise dans une matière artisitque, ça peut aussi l’inciter à approfondir d’autres matières plus "classiques" sur lesquels il aurait buté autrement.

    Bref, c’est marrant ce "tout ou rien" que tu développes et qui n’a aucun sens.

  18. Bon speech, discussions intéressantes (beaucoup de personnes dans le système éducatif qui réagissent, c’est bien).

    Je le vois pas dire: "Si elle n’a envie de faire que de la danse, elle ne doit faire que ça". Bien au contraire, il raconte le fait qu’on lui ait trouvé un talent, qu’on l’a exploité (dans le bon sens du terme; "développé" irait mieux), au lieu de dire "non, ça sert à rien, fais tes maths et c’est tout". Elle a une éducation supplémentaire, pas en remplacement.

    Ghadzoeux: impressionnant les parents refusant une notation de ce genre. Etant encore bien loin d’être dans leur cas, difficile de juger, mais je trouvais l’idée de compétences acquises bien pensée. Dommage que tu n’aies pas pu contiuer.

  19. Comme ça a été dit plus haut, on est encore dans une théorie de l’éducation "new-age", qui ont fleuri dans les années 60. Je n’ai vraiment pas été ébloui par le gars, je l’ai trouvé bien complaisant. Refonte du système éducatif ? Pourquoi pas. Mais il ne parle pas de ce que c’est que l’éducation en tant que telle, ses buts à la fois moraux et sociaux. Il amalgamme gentiment éducation et instruction: on ne réformera pas l’université comme on changera l’enseignement primaire et secondaire, ce ne sont pas les mème choses.
    Enfin, pas vraiment convaincu…
    Pour ceux qui seraient intéressés par une vraie reflexion sur le sujet, je les engage à lire "la crise de la culture" de hannah arendt, et plus spécifiquement le chapitre sur l’éducation.

  20. FMP thE mAd : je caricature c’est vrai. Mais je trouve l’exemple de la danseuse qui finit par monter "Cats" très extrême aussi. Il parle d’un individu en échec scolaire, qui sort du système parce qu’elle avait un talent qui a été détecté. Est-ce possible avec tous les enfants ?

    Et je pense comme toi, que l’idéal serait de laisser le temps aux mômes d’exprimer leur créativité artistique autrement qu’en bossant des théorèmes, d’allier apprentissage académique et artistique.

    Mais garde en tête que M. Robinson parle du système anglais et américain, pas français, où il y a déjà, à mon avis, déjà plus de "temps libre" sur la journée d’école pour pratiquer sport, activités tistiques, etc. Mais je n’ai pas detecté de sous-entendu dans le speech concernant un compromis, pour moi le mec parle d’un système scolaire 100% basé sur l’exploitation des talents de chacun (comme a dit Neomattrix). Ce qui est loin d’être facile à mettre en oeuvre.

    Enfin je suppose que le mec sait de quoi il parle, et que ses propos sont sans doute appuyés pour faire comprendre l’idée générale, pas le mode d’emploi :)

  21. Alors juste un truc, l’histoire de la danseuse: l’emphase n’est pas sur le fait que "omg elle est trop créative, elle a un talent" + "parents l’inscrivent en école de danse" = superstar internationale.

    Il a donné cet exemple pour dénoncer le fait que, il est bien vrai, la plus part du temps un gamin hyperactif on le fout sous Ritaline et hop basta, sans nécéssairement prendre le temps de voir d’où viens l’hyperactivité. Qu’effectivement, la créativité est parfois écrasée pour que le gamin rentre dans un moule…mais c’est pas nouveau ça.
    Pareil pour l’histoire de Shakespeare : quand il fait la blague sur le prof qui dit "should try harder", c’est pareil.

    Je pense pas qu’il voulait dire que chaque gamin au monde est ultra talentueux.
    Sinon +1 pour l’inflation académique, je pense qu’on est la génération qui est vraiment en plein dedans hélas.

  22. Un petit truc à rajouter au sujet de l’échec scolaire et de la danse. C’est un exemple qui est bcp plus réaliste qu’on ne le pense au premier abord. Cette jeune fille en échec scolaire, qu’aurait-on fait d’elle si ce talent n’avait pas été detecté ? (plus passion que talent à mon avis d’ailleurs). Elle aurait été dirigée vers une voie de garage, comme des milliers d’adolescents dans son cas. Car pour elle, le point d’entrée de la connaissance n’atait ni les matchs, ni la littérature. Non, son point d’accès, le bout du fil de la bobine sur lequel il fallait tirer, c’était la danse. Et la passion de la danse lui a fait digérer le reste, les maths, la littérature, la gestion, etc… Sa passion a été son moteur d’apprentissage.
    Dans le milieu scolaire, et je ne jette la pierre sur personne, on prend souvent le fil de bobine au mauvais endroit…

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